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2. LES MENACES NAZIES ET LE DÉBUT DES ANGOISSES

Si, dans la lettre du 3 juillet 1942, Anne parle avec bonheur et enthousiasme d'Harry, un jeune garçon qui est amoureux d'elle, dans celle du 5 juillet 1942, en revanche, sa joie de vivre a fait place à une profonde inquiétude. Hitler applique des mesures racistes avec de plus en plus de violence. Même en Hollande, échapper à la police devient question de vie ou de mort.

Père reste souvent à la maison les derniers temps. Officiellement, il s'est retiré des affaires.

Quelle sensation désagréable pour lui que de se sentir inutile ! M. Koophuis a repris la maison Travies et M. Kraler la firme Kolen et Co.

L'autre jour, quand nous nous sommes promenés autour de notre square, Père a commencé à parler d'une cachette. Ça allait être très difficile pour nous de vivre complètement séparés du monde extérieur, disait-il.

"Pourquoi en parler déjà?" lui demandai-je. "Écoute, Anne, répondit-il, tu sais bien que depuis plus d'un an nous transportons meubles, vêtements et ravitaillement chez des gens. Nous ne voulons pas laisser tomber notre bien aux mains des Allemands, et nous voulons encore moins être pris nous-mêmes. Nous ne les attendrons pas pour partir, ils pourraient venir nous chercher." "Mais, Père, ce sera pour quand?" Les paroles et le sérieux de Père m'avaient angoissée.

"Ne t'inquiète pas de ça, nous nous occupons de tout. Amuse-toi et profite de ton insouciance tant que tu en as l'occasion encore." C'était tout. Oh ! pourvu que ces sombres projets ne se réalisent pas... pas encore...

A toi, ANNE.

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