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Retour à l'introduction "Et maintenant"

 

Anne , ma soeur Anne

Louis CHEDID

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Anne, ma soeur Anne,
Si je te disais ce que je vois venir!
Anne, ma soeur Anne,
J'arrive pas à y croire, c'est comme un cauchemar, sale cafard.

Anne, ma soeur Anne,
En écrivant ton journal du fond de ton placard,
Anne, ma soeur Anne,
Tu pensais qu'on n'oublierait jamais.
Mais, mauvaise mémoire,
Elle ressort de sa tanière la nazie nostalgie:
Croix gammée, bottes à clous et toute la panoplie,
Elle a pignon sur rue, des adeptes, un parti.
La voilà revenue, l'historique hystérie.

Anne, ma soeur Anne,
Si je te disais ce que j'entends,
Anne, ma soeur Anne,
Les mêmes discours, les mêmes slogans, les mêmes aboiements,

Anne, ma soeur Anne,
J'aurais tant voulu te dire, petite fille martyre,
Anne, ma soeur Anne,
"Tu peux dormir tranquille, elle reviendra pas la vermine !"
Mais beaucoup d'indifférence, de patience malvenue
Pour ces anciens damnés, beaucoup de déjà vu.
Beaucoup trop d'indulgence, trop de bonnes manières,
Pour cette nazie nostalgie qui ressort de sa tanière, comme hier.

Anne, ma soeur Anne,
Si je te disais ce que je vois venir,
Anne, ma soeur Anne,
J'arrive pas à y croire, c'est comme un cauchemar, sale cafard.

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