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"Quelques éléments de réponse"

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Extrait du Petit Ligueur du 20 mars 1990.
(titres, textes, photo et graphiques)

Nous sommes tous des enfants d'immigrés...

Le grand-père de Mario est Italien; les cousin de Ludovic vivent toujours en Pologne; la famille de Christophe est venue il y a très long­temps de France; Yasmina est Algérienne et Tay-Tien est née en Co­rée ! Nous sommes un peu moins de dix millions à vivre en Belgique. Parmi nous, il y a des Belges (à peu près les neuf dixièmes de la popu­lation) et des étrangers: des Italiens, des Marocains, des Français, des Turcs, des Hollandais, des Espagnols, des Allemands, des Grecs, des Portugais, des Zaïrois... et aussi des gens de beaucoup d'autres pays!

photographligueur.jpg (19197 octets) Depuis la Préhistoire, les hommes voyagent à travers le monde. Petit à petit, ils créent des pays et inventent des frontières. Mais cela ne veut pas dire que tout le monde reste « coincé » dans un pays ou une région: certains décident de quitter leur pays pour trouver du travail et de meilleures con­ditions de vie (on les appelle des immigrés), ou pour échapper à la guerre, à un dictateur (ce sont les réfugiés).

Il y a très longtemps...

Il y a environ 7000 ans, des agricul­teurs d'une région qui est Maintenant la Hongrie sont venus en Belgique (qui évidemment ne s'appelait pas encore ainsi). Nos ancêtres sont aussi les Gaulois et les Germains, les Romains, les Francs... Au Moyen Age, des pèle­rins, des commerçants, des étudiants et des artistes voyagent dans toute l'Europe.

Dans notre pays comme dans les autres, tout au long de l'histoire, des po­pulations différentes se sont mélan­gées et le résultat de ces mélanges, c'est nous!

Notre façon de vivre, de manger, notre langue, notre alphabet et nos mathématiques, nos arts, et même nos yeux bleus, bruns, verts au noirs, provien­nent des quatre coins du monde. L'immigration, ce n'est pas nouveau!

Pendant le 191 siècle et au début du 20" siècle, les immigrés sont surtout venus des pays voisins: France, Hol­lande, Allemagne et Grand-Duché dei Luxembourg. C'est normal: quand on veut quitter son pays et aller travailler a l'étranger, on pense d'abord aux pays qu'on connaît bien, aux pays pro­ches, surtout quand les moyens de transport ne sont pas très développés. Beaucoup de Belges sont aussi partis travailler en France: au 19` siècle, les Belges qui partaient travailler dans d'autres pays étaient plus nombreux que les étrangers qui arrivaient en Bel­gique. Aujourd'hui encore, des Belges sont immigrés en France, aux Etats­-Unis, au Canada ou en Australie

L'arrivée des Italiens et des Polonais

Pendant l'entre-deux-guerres, les ou­vriers belges ne sont plus d'accord de descendre dans la mine ni de faire des corvées pénibles. Les usines engagent alors des travailleurs étrangers, qui viennent surtout d'Italie et des pays de l'Est (Pologne, Tchécoslovaquie et Yougoslavie). Dès 1920, les gouverne­ments organisent l'immigration.

Après la seconde guerre mondiale, en 1946, la Belgique signe un accord avec le gouvernement italien: l'Italie enver­ra des milliers d'hommes travailler dans les charbonnages belges... Les conditions de travail sont très pénibles. En 1956, 262 mineurs (dont 136 Ita­liens) meurent dans un grave accident, ce qui pousse le gouvernement italien à freiner l'immigration vers la Belgique. Les usines belges font alors venir leur main-d’œuvre d'Espagne et de Grèce.

L'immigration maghrébine

Les années soixante sont souvent ap­pelées les « golden sixties » (années d'or) parce que les pays occidentaux sont en bonne santé: les entreprises gagnent beaucoup d'argent et il y a as­sez de travail pour tout le monde. Pour que les usines fonctionnent bien, elles ont besoin de beaucoup de travailleurs et engagent à nouveau des immigrés. Un grand nombre d'étrangers arrivent en Belgique, venus cette fois du Maroc et de Turquie.

Entre 1967 et 1982, des Asiatiques et des Zaïrois s'installent également dans notre pays. Le nombre des Immigrés provenant des pays voisins, de la Grande-Bretagne et de l'Amérique du Nord augmente, car Bruxelles devient une grande ville européenne.

Rester en Belgique

Au total cependant, moins d'étrangers viennent vivre en Belgique. Parce qu'il y a moins de travail dans notre pays et que beaucoup de gens se retrouvent au chômage. En 1974, le gouverne­ment décide que les étrangers ne pourront plus émigrer vers la Belgique, sauf ceux qui viennent retrouver leur famille déjà installée. De plus, les chômeurs étrangers sont encouragés à re­tourner dans leur pays (on leur donne de l'argent s'ils décident de s'en aller).

A cette époque, on commence aussi à se rendre compte que les étrangers qui sont arrivés en Belgique n'ont pas l'intention de repartir: certains se sont martes avec des Belges, ils ont leur maison en Belgique, leurs enfants y sont nés , y fréquentent l'école et sont même souvent de nationalité belge.

Anne PIRONET

Tableau du hit-parade des étrangers en Belgique
(suivez ce lien)

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Pour les parents et les enseignants: Si ce sujet vous intéresse. les Editions Vie Ouvrière ont publié un excellent ouvrage, Histoire des étrangers et de l’immigration en Belgique de la préhistoire à nos jours, sous la direction d'Anne Morelli. Insistant sur l'importance des apports des populations étrangères au cours des siècles, ce li­vre veut retracer t'histoire des Belges venus d'ail­leurs. La première partie analyse les apports successifs par époque jusque 1830. La seconde partie étudie ensuite l’immigration par population (France, Europe centrale, Allemagne, Italie, Juifs, Espagne, Grèce, Maghreb, Turquie).

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